Bureau du Conseil d’administration
- Présidente – Christiane MARTIGNON
- Vice-Président – Patrick ENOT
- Trésorière – Gladys RIGAUD
Administrateurs
- Pierre BLANCHARD
- Florence CLEMENT
- Lucette RENAULT
- Daniel AGIN
- Robert LASSEY
- Nicole VERILHAC
Le conseil d’administration des Écureuils est ouvert à tous ceux qui souhaitent s’y investir. Il suffit pour cela d’en faire la demande auprès d’un de ses membres.
HISTOIRE
Notre territoire, communément nommé le Plateau Vivarais-Lignon désigne les villages situés entre l’Ardèche et la Haute-Loire Orientale, en moyenne situés à 1000 m d’altitude. Le climat y est rude mais les vertus du bon air de la montagne ont été favorables et le sont sûrement encore, à la santé de nombre d’enfants. Le relief y est escarpé et les habitations sont disséminées, ce qui fut bienvenu en temps de persécutions.
La population est majoritairement de confession protestante, puisque la région est gagnée par la Réforme au XVIe siècle, sans doute transmise par les colporteurs et les marchands venus d’Italie.
Mais avec le protestantisme, ce sont les persécutions de la population huguenote, puis les guerres civiles et de religion, villages et maisons pillées et brûlées, enlèvements d’enfants pour les placer dans les couvents… et ce jusqu’à la signature en 1787 de l’Edit de Tolérance qui reconnaît aux protestants le droit d’exister.
Sur cette Terre d’accueil et d’hospitalité, une population s’engage au service de l’enfance : sa santé, son épanouissement et son éducation.
Un fait marquant de cette histoire repose sur l’arrivée à Saint-Etienne (Loire) du Pasteur Louis Comte en 1884.
En 1891, alors qu’il conduit son jeune fils, chétif et de santé très précaire à la montagne pour le bon air, à Montfaucon, pour fuir celui étouffant de la ville, sa « résurrection physique », comme il aime à le préciser, lui font écarter les craintes d’une mort prématurée comme celle qui avait emporté son fils aîné un an auparavant. De cette expérience, et animé d’un fort sentiment de solidarité chrétienne, il voulut en faire profiter les nombreux enfants des familles ouvrières de la vallée de la Loire.
Ceux-ci souffraient de carences, de la famine, du travail dans les mines et autres maux que la misère et la pollution des villes industrielles pouvaient générer. Dans le sillage du Christianisme social et doué d’un sens de l’organisation que tous lui reconnaissaient, il crée l’Œuvre des enfants à la Montagne, faisant héberger les jeunes citadins dans les fermes des Hauts Plateaux tout l’été.
À cette œuvre, s’est adjoint l’engagement de nombreux bénévoles, outre les familles de paysans, médecins, instituteurs, secrétaires de mairies, prêtres et pasteurs, surveillants… Tous parcouraient les campagnes pour visiter les enfants et donner des conseils de soins aux paysans. Le placement de ces enfants ne se faisait pas au hasard, il s’est accompagné de l’introduction de règles d’hygiène jusqu’alors méconnues contribuant à endiguer certaines épidémies.
Plus tard, et face au succès de ce placement estival dans les familles, ce sont des enfants issus de toutes classes sociales et venus de toute la France, y compris des colonies (Oran, Alger, Tunis) qui bénéficieront de ces étés au grand air.
Le Pasteur Comte n’était pas précurseur de ce genre d’action, mais c’est l’ampleur de cette Œuvre qui la rend considérable. En témoignent ces quelques chiffres, jusqu’en 1964, ce sont 116 000 enfants qui passent l’été au grand air.
De plus, elle essaime dans divers domaines : le tourisme, l’éducation et l’instruction, et le développement d’institutions favorables à la protection d’autres populations vulnérables.
Comme le grand air est autant bénéfique l’été que le reste de l’année, durant les vacances que durant la période scolaire, d’autres Œuvres se créent dans un souci d’éducation et d’instruction scolaire avec la création de pensions appelées « Home d’enfants ». C’est ainsi qu’à partir de 1945, Les Heures Claires, La Joyeuse Nichée, Les Pins, Les Sorbiers, Tante Soly, Les Ombrages, Le Clair de Lune… virent le jour. Mais dès 1938, les pasteurs André Trocmé et Edouard Theis ouvrent L’Ecole Nouvelle Cévenole qui vise à lutter contre l’exode rural et surtout permettre aux enfants du Chambon et alentours une éducation secondaire. Ouverte aux enfants et professeurs venus du monde entier ses fondements s’appuient sur une éducation à la rencontre de l’autre. Le Collège Cévenol International poursuivra son enseignement jusqu’en juillet 2014.
Cette dynamique dans la région a constitué le berceau de l’implantation de nombreuses autres Œuvres, devenues associations avec la loi 1901, en faveur de la protection de l’Enfance et d’autres populations vulnérables.
« La Joyeuse Nichée » accueillait, plus particulièrement des adolescents et des jeunes majeurs en préservant les fratries et en permettant aux enfants d’être parrainés par des familles suisses. Quant à la Clé des Champs, elle accueillait de très jeunes enfants dans sa pouponnière jusqu’à l’adolescence. Ces maisons sont héritières d’un travail qui a plus d’un siècle. Gérées, à l’époque, indépendamment, elles reçurent une habilitation de l’Aide Sociale à l’Enfance dans le début des années 60. Ces deux maisons ont depuis 55 ans pour vocation l’accueil des enfants en grande difficulté familiale en vue de leur offrir des soins adaptés, un soutien affectif et moral, un projet pédagogique individualisé et des conditions de vie satisfaisantes. Les deux associations fusionnent en une seule le 27 juin 1990 sous le nom Association « Les Ecureuils ». (1)
L’association « Les Ecureuils » (loi 1901), reconnue d’utilité publique par son adhésion à la Fédération des Rayons de Soleil de l’Enfance, se compose de membres bénévoles engagés dans une mission de protection de l’enfance. Le Conseil d’Administration assure cette mission dans le cadre de la Maison d’Enfant à Caractère Social (MECS), administre et emploie. Le directeur de la MECS, qui a aussi cette mission de protection de l’enfance et de mise en œuvre du projet de l’établissement, a délégation de pouvoir pour la gestion financière, éducative, pour l’organisation de la prise en charge thérapeutique, psycho-affective, relationnelle et humaine de l’établissement.
L’établissement dispose d’une double habilitation, judiciaire et administrative, et peut accueillir des enfants et des jeunes de la naissance à 21 ans. Les enfants qui lui sont confiés sont majoritairement originaires du département de la Haute Loire mais peuvent venir aussi des départements voisins. Les placements sont le plus souvent des placements judiciaires, c’est-à-dire ordonnés par le Juge des Enfants, mais des mesures de protection administratives peuvent également être prononcées.
(1) cf. : article « La cause des enfants sur le Plateau Vivarais-Lignon », Les cahiers du Mézenc n°22, juillet 2010.
MISSIONS
Les missions principales de l’établissement s’inscrivent dans le cadre général précisé à l’article 1 de la loi de mars 2007 réformant la Protection de l’Enfance :
« La protection de l’enfance a pour but de prévenir les difficultés auxquelles les parents peuvent être confrontés dans l’exercice des leurs responsabilités éducatives, d’accompagner les familles et d’assurer le cas échéant, selon des modalités adaptées à leurs besoins, une prise en charge partielle ou totale des mineurs. Elle comporte à cet effet un ensemble d’interventions en faveur de ceux-ci et de leurs parents. Ces interventions peuvent également être destinées à des majeurs de moins de vingt et un ans connaissant des difficultés susceptibles de compromettre gravement leur équilibre. La protection de l’enfance a également pour but de prévenir les difficultés que peuvent rencontrer les mineurs privés temporairement ou définitivement de la protection de leur famille et d’assurer leur prise en charge. »
Elles sont aussi définies par les autres cadres législatifs et règlementaires et en particulier par les articles du CASF (Code de l’Action Sociale et des Familles) mentionnés plus haut sur l’intérêt de l’enfant, la prise en compte de ses besoins physiques, intellectuels, sociaux et le respect de ses droits.
Missions et cadre réglementaire contenus dans l’autorisation
L’établissement intègre de plus dans ses missions, conformément à la loi réformant la protection de l’enfance, un travail de regroupements et/ou de maintien des liens des enfants issus d’une même fratrie au sein d’un même service ou en articulation entre les différents services de la Maison d’Enfants.
Chaque service définit ensuite de façon détaillée ses objectifs dans chaque projet de service ce qui garantit une personnalisation effective des projets individuels. Puis, il individualise ces objectifs en fonction des motifs de la mesure de placement et des besoins de chaque enfant.
Missions de l’établissement : protection, éducation de l’enfant, et suppléance familiale.
Les grandes missions peuvent se résumer ainsi :
• La protection physique et morale des personnes accueillies, un cadre de vie sécurisant, de qualité,
• La prise en charge quotidienne et éducative dans le cadre d’un projet personnalisé, l’apprentissage de l’autonomie,
• La préparation d’un retour dans la famille ou le milieu d’origine ou de l’indépendance pour les plus âgés,
• L’aide à la famille : le maintien des liens, la préparation au retour quand il est possible, le droit à mettre en œuvre leurs responsabilités, l’instauration d’une relation de confiance, de respect mutuel.
VALEURS
Valeurs associatives
L’association se réfère à des valeurs partagées par l’ensemble des bénévoles et salariés :
• Le respect de la dignité et de l’intégrité de l’être humain ;
• L’aide et le soutien à l’enfant et à sa famille dans le respect de leur histoire ;
• L’implication de tous (bénévoles, familles, partenaires sociaux et salariés) au sein de ce projet, dans la proximité éducative, chacun à la place qui est la sienne ;
• La laïcité qui reconnaît la pluralité des croyances.
Elle a pour objet d’aider des enfants en difficulté et leur famille, en s’efforçant d’apporter aux enfants un milieu de vie chaleureux, les conditions de leur épanouissement et d’apprentissage de leur autonomie en concours avec les familles chaque fois que cela est possible.
Pour aider les enfants en difficulté et leurs familles tout en rendant parents et enfants acteurs de leur devenir, l’association affirme :
Qu’admettre un enfant au sein de ses établissements, c’est d’abord l’accueillir chaleureusement, s’engager dans un projet avec lui, pris en compte dans la totalité de sa personne avec son histoire, sa famille…
Que les établissements doivent être des espaces de vie et d’apprentissage à vivre et non pas des lieux clos d’enfermement ou d’assistance.
L’action engagée doit être personnalisée et diversifiée prenant un sens face au besoin de chaque enfant, de chaque famille, de chaque ancien qui aurait le désir de retrouver racines ou soutien.
Que l’accueil n’est pas le dernier recours mais une réponse choisie, spécifique, préventive, au moment opportun, en fonction d’objectifs clairs, annoncés.
La nécessité d’un travail de relais parental et non de substitution, qui veut faire prendre conscience à l’enfant de sa valeur, lui permettre d’accéder à sa propre volonté.
Qu’un enfant ne peut bien grandir auprès d’adultes qui disqualifieraient et discréditeraient ses parents. Au contraire, l’association souhaite les rendre présents symboliquement et les associer à son éducation dans toute la mesure du possible de leurs ressources personnelles.
Que la gestion d’une maison d’enfants ne relève pas de la technocratie parfaite mais repose sur une clarification des espaces de décision, sur une reconnaissance de la valeur de l’équipe et sur l’engagement réel de chacun comme porteur du projet institutionnel.
Valeurs et références de l’établissement
La définition du mot valeur retenue dans le projet d’établissement est la suivante : « Une valeur est un repère pour l’éthique, une référence, un guide, elle donne du sens à l’action, elle constitue une norme qui permet l’évaluation de l’action ».
Un système de valeurs est partagé par les membres de l’association et les professionnels impliqués dans l’accompagnement des usagers de la maison d’enfants.
Il se décline comme suit :
Des valeurs philosophiques, humanistes et fondatrices reposant sur une conception de l’Être humain : liberté, respect de l’altérité, tolérance, autonomie, posant ainsi le cadre d’une réflexion éthique.
Des valeurs professionnelles : d’engagement, de responsabilité, de coopération, de protection, de discrétion, de bienveillance, de continuité, permettant de mettre en œuvre des règles déontologiques.
Des valeurs dans l’action, en particulier pour les jeunes : de co-construction, coopération, délibération, confrontation, expression, bientraitance, mise en place de modèles identificatoires, adaptation, expérimentation, justice sociale, respect de l’autorité parentale et de l’environnement.